Né à Paris, Bernard Drouillet partage sa vie entre la musique et la photographie à partir des années 80 après une scolarité marquée par le Quartier Latin, au lycée Henri Quatre et à la Sorbonne. Parallèlement à une carrière de batteur de jazz qui le conduira à jouer et enregistrer avec différents musiciens français et américains, il étudiera la photographie en photo-club puis au Centre de Formation et de Documentation (CFD) à Paris pour devenir photojournaliste. Photoreporter indépendant de 1992 à 1998, il distribuera son travail en couleur grâce aux agences Sipa et Editing jusqu'en 2006, avec divers parutions en presse magazine comme le Nouvel Observateur, Actuel, l’Express, VSD, la Vie et d’autres encore. C’est à l’occasion d’une exposition collective à l’UPC (Union des Photographes Créateurs), en 1997, qu’il montrera pour la première fois son travail personnel en noir et blanc. Délaissant la presse et ses contraintes, il s’investira dans cette approche personnelle en répondant, parallèlement, à des commandes pour la CNP, le Centre Chopin, l’ADAC à Paris, La Réunion des Musées Nationaux, la galerie La Maison-près-Bastille ou la mairie de Sceaux. Bernard Drouillet a exposé à Paris, à la galerie Actis, à la galerie L’œil du Huit, au salon de la Photo 2008 pour Ilford ainsi qu'aux Journées du Patrimoine de la ville de Sceaux, à l'Espace New Angle, à la galerie La Maison-près-Bastille , au centre socio-culturel Cerise à Paris et à l'hôtel de ville de Sceaux pour le Mois de la Photographie. Il est membre de la SAIF depuis 1999.

 

Parole:

Bernard Drouillet est musicien. Un improvisateur. Cette introduction peut sembler incongrue pour écrire quelques mots sur le travail de ce photographe. Moins qu’il n’y paraît : les trois composantes principales de la musique sont présentes avec bonheur dans ses photographies. Le rythme des lumières, l’harmonie des lignes et des formes et la mélodie parfois discrète mais presque toujours essentielle des êtres qui y figurent. Comme en musique, surtout improvisée, ces images sont le fruit de son talent et de sa technique maîtrisée associés à une écoute patiente et bienveillante de l’autre, de la situation. Si les coïncidences heureuses, jubilatoires, qui nous touchent dans ces compositions, sont dues au hasard, en faire une représentation photographique est, à l’inverse, le résultat d’une longue patience, d’une solide détermination, d’une parfaite disponibilité et d’une précieuse liberté. Cette liberté liée au choix de Bernard de faire naître ses visions et de nous les offrir en partage uniquement pour elles-mêmes, en dehors de toute contrainte professionnelle. Ces photographies naissent d’une présence au monde, à soi-même. Cette présence qui exclue tout ressassement du passé, inquiétude concernant l’avenir et qui nous invite à éprouver l’émerveillement de l’instant sans cesse revivifié, neuf, créatif et tranquillement joyeux.

Luc Baby, graphiste et musicien.